Je Me Souviens du 11 Septembre 

Historique de la série

La série «Je me souviens du 11 septembre 2001» est le résultat d’une démarche artistique qui a débuté le soir même du désastre que l’on connaît.

Clôde Beaupré, qui avait conçu en l’an 2000 le trophée «Le don du temps» destiné à faire œuvre de reconnaissance aux bénévoles de Sherbrooke, c’était fait demander de reproduire cette pièce en grande dimension. La sculpture allait trôner au parc Howard de Sherbrooke, un lieu bien connu et prestigieux.

Le projet lui avait été proposé en décembre 2000. L’artiste avisa les demandeurs que la commande prendrait 6 mois pour être ralisé.

Mai 2001, pas de nouvelle. L’artiste continuait sa production personnelle, oubliant le projet. Début juin 2001, un appel téléphonique de la Corporation de la semaine du bénévolat de Sherbrooke. On lui annonce que les commanditaires ont été trouvés et que le projet pouvait être enclenché. La pièce devait être prête pour septembre 2001 en vue de souligner l’année internationale des bénévoles. Que faire ? . Trois mois c’était trop court et l’artiste finissait une année scolaire éprouvante en tant qu’enseignant. Ayant toujours au bout de la ligne un responsable du projet, Clôde Beaupré demanda conseil à sa conjointe. Elle lui dit : «Tu es fatigué, le délai est court, mais c’est ta décision et je t’appuierai». Sur ces mots la réponse fut : «OK, je commence la production immédiatement».

La température de cet été fut exécrable. Le thermomètre oscillait régulièrement autour de 30 degrés et l’humidité était accablante. L’artiste travaillait dans son atelier extérieur dans des conditions éprouvantes. Le stress qu’engendrait le délai et la température intolérable rendait la création difficile, cependant excitante pour l’artiste. Le défi était de taille mais d’une certaine façon énergisant par sa noblesse. Début septembre 2001, l’œuvre est achevée en même temps que l’entrée scolaire. Clôde Beaupré est épuisé mais vit un bonheur exquis. Faire quelque chose qui semble impossible est toujours satisfaisant pour l’artiste. L’œuvre est donc prête et même installée au début de septembre 2001. Elle est recouverte d’un voile noir.

La préparation du dévoilement est amorcé. Cette sculpture de 9 pieds de hauteur est faite de ciment et personnifie, comme dit au préalable, le bénévolat. Elle représente un personnage, monté sur une colonne tronquée, offrant une boite. Le dessus de la colonne nous montre une horloge sans aiguilles. La boite symbolise le don de soi, l’horloge sans aiguille nous rappelle que le bénévole ne compte pas son temps et la colonne nous démontre que le bénévole est un pillier indispensable de notre société.

La cérémonie est organisée. Maire, conseillés municipaux, dignitaires, orchestre, bénévoles reconnus, tous le monde est prêt et tous les dispositifs sont en place. Nous somme le 10 septembre 2001 et le dévoilement est prévu pour le lendemain.

L’inimaginable arrive donc. C’est la consternation totale, le monde entier est en état de choc, tout s’arrête. Le dévoilement est inévitablement cancellé pour l’instant. L’artiste qui flottait en se levant le matin de cette journée, s’effondre, comme tous d’ailleurs. Il s’en remet à sa seul porte de sortie, son véhicule d’expression et de défoulement : sa tablette à dessin. De là est né la série de sculptures et de dessins intitulée : «Je me souviens du 11 septembre 2001».